Fonds d'archives
Ces archives témoignent des activités (commerce, entretien, expertise, etc.) de grands luthiers français entre les années 1816 et 1944.
Les archives des ateliers de lutherie Gand, Bernardel, Caressa et Français ont été numérisées au Musée de la musique (Paris).Ces archives décrivent de façon détaillée le quotidien de grands luthiers français entre les années 1816 et 1944.
Successeurs du célèbre Nicolas Lupot, les luthiers Gand, Bernardel, Caressa et Français ont joué un rôle important dans l’histoire de la facture instrumentale française, tant par la qualité de leurs productions que par leurs interventions sur des instruments de prestige (Amati, Stradivari, Guarneri, etc.).
Leurs archives, données au Musée de la musique en 1981, témoignent de leurs activités par l’intermédiaire de registres comptables, de lettres et de notes sur les instruments passés dans leurs ateliers. Elles contiennent des informations précieuses :
Ce fonds d’archives, constitué de documents extrêmement fragiles, a été numérisé afin d’être préservé et accessible à tous. Le projet a bénéficié du soutien du Plan de Numérisation du ministère de la Culture et de la Communication.
Descriptions de violons d’A. Stradivarius et de G. Guarneri
Répertoire et analyse des instruments, 1903-1914 n° inv. E.981.8.28, image n° 14
Travaux sur les collections du Musée instrumental (actuel Musée de la musique)
Grand livre, 1875-1884 n° inv. E.981.8.6, image n° 48
Comptes mensuels de l'atelier de lutherie
Journal, 1931-1938, n° inv. E.981.8.7, image n° 7
Lettre de 1849 proposant à un client d’essayer plusieurs instruments
Livre de lettres adressées aux clients, 1836-1857, n° inv. E.981.8.2, image n° 49
Le fonds d’archives a pour origine l’atelier de lutherie fondé en 1806 par Nicolas Lupot à Paris, rue Croix des Petits Champs.
À la mort de Nicolas Lupot, l’atelier est repris par l’un de ses élèves et connaît une lignée de successeurs qui maintiennent son activité et sa notoriété jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
Le fonds Gand, Bernardel, Caressa et Français est un ensemble d’archives de luthiers couvrant un siècle et demi d’histoire, de 1816 à 1944.
Le fonds d’archives provient de l’atelier de lutherie fondé en 1806 à Paris par Nicolas Lupot et maintenu en activité jusqu’au XXe siècle par ses successeurs : Charles-Adolphe et Eugène Gand, Ernest et Gustave Bernardel, Albert Caressa, Henri et Emile Français et, enfin, Jacques Français qui, en 1981, fait don de ces archives à l’actuel Musée de la musique. En 2018, des documents complémentaires ont également été donnés au Musée de la musique par Gael Français.
Les documents qui composent ce fonds, principalement des registres de réparations et de ventes d’instruments, comportent peu d’informations sur Nicolas Lupot mais détaillent de manière exceptionnelle le travail de ses successeurs. Ils permettent aujourd’hui d’appréhender dans son ensemble l’activité de l’un des ateliers les plus importants du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Par leur lecture, se révèlent la formation de la collection du Musée instrumental du Conservatoire (actuel Musée de la musique), les techniques de réparation et les ventes d’instruments attribués à Amati, Stradivari...
La numérisation et la mise en ligne de l'ensemble ont été coordonnés par le Musée de la musique et le Pôle Ressources de la Philharmonie de Paris. Ce projet, débuté en 2013, a été rendu possible grâce au soutien du Plan de Numérisation du ministère de la Culture et de la Communication.
Portrait d’Eugène Ysaÿe, n° inv. E.971.1.1"
Répertoire et analyse des instruments amenés pour réparation, 1903-1914, n° inv. E.981.8.28, image n° 35 :
Violon de Giuseppe Guarneri apporté pour réparation en 1908 par le virtuose Eugène Ysaÿe
Portrait de Pablo de Sarasate, 1901, n° inv. E.969.5.3"
Grand livre, 1905-1912 n° inv. E.981.8.45, image n° 44 : Réparation effectuée en 1906 sur un violon Stradivarius pour le virtuose Pablo de Sarasate.
Grand livre, 1905-1912, n° inv. E.981.8.45, image n° 44.
Répertoire et analyse des instruments amenés pour réparation, 1903-1914, n° inv. E.981.8.28, image n° 13
Le fonds d’archives a été divisé en trois parties : comptabilité, registres d'instruments et correspondance.
Les archives comptables constituent la majeure partie du fonds et fournissent des renseignements extrêmement détaillés sur les activités de la maison. Elles comportent trois types de documents :
Les registres d'instruments sont constitués de quatre documents : un registre de vente, un registre d’inventaire, un répertoire de propriétaires et un répertoire contenant les descriptions des instruments remarquables passés dans l’atelier entre 1903 et 1914. La lecture de ces documents dresse un panorama exceptionnel des instruments en circulation à l’époque.
La correspondance est exclusivement datée du XIXe siècle. Elle témoigne des relations entretenues par l’atelier avec ses clients. Deux documents d'ordre privé y ont également été inclus : un bulletin scolaire et une lettre relative à la location d’un appartement
Les pièces complémentaires données par Gael Français en 2018 comportent des documents relatifs au fondateur de l'atelier : Nicolas Lupot.
De nombreux instruments du Musée de la musique sont cités dans les archives du fonds Gand, Bernardel, Caressa et Français.
Les ateliers Gand, Bernardel, Caressa et Français ont travaillé pour le Conservatoire et le Musée instrumental dont sont issues les collections du Musée de la musique. Les interventions et les expertises qu’ils ont effectuées pour ces institutions sont décrites dans leurs archives.
Orpharion, anonyme, Italie.
16ème ou 17ème siècle, n° inv. E.978
L’orpharion (n° inv. E.978) conservé au musée est un instrument de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. Acheté vers 1874 par l’amateur d’antiquités et guitariste Charles Davillier, il est transformé en guitare. Donné en 1883 au musée, il est restauré par l’atelier Gand et Bernardel pour retrouver une apparence que l’on pensait exacte à l’époque : tête de lion sculptée, chevalet en biais... Ce sont les mentions de ces transformations qui figurent dans les registres conservés au Musée et dans les factures adressées au Conservatoire (aujourd’hui conservées aux Archives Nationales).
Grand livre 1881-1887, n° inv. E.981.8.4, image n° 26.
Interventions réalisées par l'atelier sur l'orpharion (appelé "orphéoréon" au XIXe siècle).
Radiographie du violon Provigny,
réalisée au Musée de la musique
Aperçu de la pièce d'âme.
Entré au musée en 1909, le violon d’Antonio Stradivari (n° inv. E.1730), de 1716, est appelé « le Provigny », du nom de sa donatrice. Au début du XXe siècle, l’instrument fait l’objet d’un examen minutieux de la part d’Emile Français (?). Les notes de ce dernier peuvent nous aider aujourd’hui à retracer l’histoire de l’instrument et de ses restaurations. Elles nous apprennent, par exemple, que le violon possédait déjà une pièce d'âme (une réparation à l'intérieur de la caisse de l'instrument) à son entrée dans les collections.
Répertoire et analyse des instruments amenés pour réparation, 1903-1914, n° inv. E.981.8.28, image n° 8
Examen du Provigny mentionnant la présence d'une pièce d'âme.
