Le fonds d’archives retrace l’activité de deux branches de la maison Besson (Paris et Londres) pendant le dernier tiers du XIX^e siècle et jusqu’à la faillite de l’entreprise en 1950.

Les documents du fonds sont répartis en deux catégories : les archives familiales qui reflètent le déroulement des affaires de la manufacture, ainsi que la gestion d’un patrimoine immobilier aux Etats-Unis, via de la correspondance. Puis les archives de l’entreprise, partie plus importante du fonds, qui retracent toute la chaîne de production, de la conception des instruments jusqu’au service après-vente. On y trouve notamment des notes descriptives et des procédés de fabrication

Ces archives sont une source importante pour l’étude de la facture instrumentale, de l’histoire de la musique ainsi que pour une histoire économique et sociale.

Le fonds présente une grande variété de documents (lettres, dessins techniques, partitions, catalogues, etc.) sur de nombreux supports (papier, plaques de verre, photographies, etc.).

Il est malheureusement incomplet et hétérogène. La plupart des documents, brouillons, reçus, récépissés, témoignent des affaires courantes et de la vie quotidienne de l’atelier. Les dessins techniques et les photographies d’instruments constituent un témoignage important de la facture et de la diffusion des instruments.

La maison Besson fut fondée en 1837 par Auguste Gustave Besson (1820 – 1874), facteur d’instruments de musique et auteur de nombreuses innovations dont la plus connue est le système « prototype ».

En 1855, il quitte Paris pour Londres, où il crée une branche de l’entreprise. Plus tard, la maison Besson ouvrira des magasins dans plusieurs pays comme l’Espagne ou les États-Unis.

Après la mort de Gustave Besson, son épouse Florentine (? - 1875) et ses filles, Cécile Henriette Besson (1848 – 1889) et Marthe Joséphine Besson épouse Fontaine (1852 – 1908), assurent l’activité de l’entreprise. Jusqu’au décès de Cécile Besson, les deux filles se partagent la direction des manufactures : à Paris (Cécile) et à Londres (Marthe). En 1882, elles concluent un accord de répartition de bénéfices en tant que propriétaires associées.

Au décès de leur mère Marthe, en 1908, les sœurs Fontaine, Marthe Juliette Gabrielle épouse Durand (1879 – 1944) et Méha Pauline Henriette épouse Sabatier (1885 – 1976) héritent de l’entreprise. Mme Sabatier Besson dirige l’entreprise jusqu’à la faillite.

Des problèmes économiques, qui apparaissent dans les années 1930, provoquent de nombreux procès contre Madame veuve Sabatier.

En 1948, le groupe Boosey & Hawkes acquiert la filiale londonienne. En 1957 Couesnon rachète la branche française.

La maison Besson est à l’origine de nombreuses inventions et d’importants perfectionnements qui contribueront à l’évolution de la facture instrumentale :

• 1856 : invention du « système prototype » de mandrins en acier
• 1864 : brevet britannique pour un cornet à tons de rechange, déposé au nom de Florentine Besson
• 1882 : Invention du cornet munis de deux vannes rotatives supplémentaires
• 1885 : invention de la première trompette piccolo en sol
• 1890 : invention de la famille des cornophones
• Fin XIX^e siècle : invention de la trompette modèle « Meha », première trompette moderne en si bémol

Les instruments Besson sont toujours considérés comme une production haut de gamme.

Le Musée de la musique conserve dans ses collections 22 instruments à vent dont un saxhorn baryton 1854 et deux cornophones, 7 embouchures de cuivres et un pavillon de trompette naturelle.