Localiser un instrument

Vous devez orienter votre recherche en fonction des informations que vous possédez sur l'instrument.

Selon la nature des documents, l’information peut être organisée par :

• 1. numéros de série,
• 2. dates (ventes, commandes, réparations, etc.)

À noter : seuls les livres de ventes Érard permettent une recherche par nom grâce à la présence, en fin de volume, d'un index des noms d'acquéreurs.

Vous connaissez le numéro de série

Chaque instrument se voit attribuer un numéro de série unique qui permet de l’identifier. Lors de sa fabrication ou de sa sortie d’usine, le numéro de série est consigné dans un registre d'atelier spécifique, appelé registre de fabrication. Les numéros de série y sont inscrits dans un ordre croissant et ne sont cités qu’une seule fois. Il est donc aisé de repérer le registre qui concerne un instrument donné.

La consultation d’un registre de fabrication permet d’obtenir des informations clés telles que la date de première vente et le nom de l'acquéreur. Ces informations serviront à consulter d’autres types de registres, comme les livres de ventes, qui permettront d'obtenir des informations complémentaires.

À noter : Entre 1895 et 1937, la firme Pleyel a instauré une double numérotation pour ses pianos. Les registres d'atelier créés durant cette période fonctionnent par paire. Chacun d'entre eux mentionne les deux numéros mais est organisé en fonction de l'un ou de l'autre. Le premier numéro est souvent appelé «matricule de sortie» et le second «matricule de fabrication». Le « matricule de sortie » prend la suite des numéros de série apposés jusqu’alors. Les deux numéros sont présents sur l’instrument, le « matricule de fabrication » étant fréquemment accompagné de la lettre « F » (exemple : 3F456 pour 3456). Lors d'une recherche, il est impératif de vérifier que le couple de numéro inscrit dans le registre correspond bien à l'instrument concerné.

Exemple de recherche par numéro de série

Savoir lire un registre de fabrication Érard

Savoir lire un registre de fabrication Pleyel

Vous connaissez une date

Chaque vente ou commande réalisée en magasin est consignée dans un registre comptable (livre de ventes, registre de commandes, etc.). L’information y est classée dans un ordre chronologique.

Savoir lire un livre de vente Érard

Savoir lire un livre de vente Pleyel

Exemple de recherche

Comment trouver des informations sur un piano à queue Érard portant le numéro de série 13317 ?

I - Trouver le bon document

1 - Accès aux documents numérisés

Les documents numérisés sont accessibles depuis la page « Accès aux archives »

2 - Choix de la section

Les informations connues sur l'instrument sont sa marque (Érard) et son numéro de série (13317). La recherche prendra donc pour point de départ les archives Érard et leurs registres d'atelier, seuls documents renseignés par numéros de série.

3 - Choix du document

Pour trouver le bon registre, il suffit de repérer l’intervalle contenant le numéro 13317 puis de vérifier qu'il s'applique bien au type d’instrument recherché. Dans le cadre de cette recherche, il faut consulter le registre de fabrication portant sur les pianos 12973 à 14423.

II - Lire le registre de fabrication

Ce registre de fabrication comporte des informations sur des pianos et sur des harpes. Après avoir repéré la section des pianos, il faut parcourir les numéros de série, classés dans un ordre croissant, jusqu'au numéro souhaité.

1- Classement par numéros de série

Le n° 13317 se trouve à la page 32 de l'outil de visualisation.

2- Description de l'instrument

« forme de clavecin, en bois de palissandre, forme gothique»
Afin d'éviter toute erreur, il est nécessaire de vérifier que l'instrument décrit correspond bien à l'instrument recherché.

3- Date de construction de l'instrument

« 31 mai 1834 »
Dans ce registre, la « date d'entrée » correspond à la fin de la fabrication de l'instrument.

4- Informations sur la vente de l'instrument

« 14 mai 1835 - Mme la Princesse Begiojoso Place de la Madeleine - Liszt »

Après sa sortie d'usine, cet instrument a été vendu, le 14 mai 1835, à Mme la Princesse Belgiojoso, résidant place de la Madeleine. La vente a été conclue par l'intermédiaire de Liszt.

À noter : la date de vente mentionnée dans le registre de fabrication, le 14 mai 1835, va permettre la consultation des registres comptables de la firme Érard, qui ont été renseignés par dates.

III - Trouver des informations complémentaires sur la vente de l'instrument

1- Accès aux registres comptables

Sur la page « Accès aux archives », un clic sur l’entrée « registres comptables (renseignés par dates) » permet de faire afficher tous les registres de cette catégorie.

2- Classement par dates

Un seul registre concerne l'année 1835. Il s'agit d'un livre de ventes.

IV- Lire le livre de ventes

Dans les registres de ventes, les informations sont généralement classées dans un ordre chronologique. Dans ce cas précis, une transaction au nom de la princesse Belgiojoso est bien indiquée le 14 mai 1835 (page 92 de l'outil de visualisation).

1- Détail de la vente

Le registre indique que le piano n° 13317 a été acheté le 14 mai 1835. Ce dernier, un piano de forme clavecin en palissandre et de style gothique, a été vendu à Mme la Princesse Begiojoso, résidant place de la Madeleine, par l'intermédiaire de M. Liszt. L'instrument a été vendu 5 000 F et une commission de 1 000 F a été accordée à M. Liszt.

2- Conditions de paiement

Le registre indique que la Princesse Begiojoso a payé l'instrument en espèces le 1er août 1835. M. Liszt a, quant à lui, reçu sa commission en deux fois.

Érard : registres de fabrication

Les registres de fabrication contiennent des informations sur la plupart des instruments créés par la firme Érard, notamment :

• les numéros de série
• les dates de construction
• les descriptions physiques (modèles des instruments, bois utilisés, etc.)
• les conditions de vente (dates d’achat, noms des acquéreurs, etc.)

Au sein de ces registres, l’information est organisée en fonction des numéros de série. Ceux-ci sont classés dans un ordre croissant et ne sont cités qu’une seule fois, ce qui permet de repérer sans ambiguïté un instrument donné.

À noter :   de 1788 à 1823, la firme Érard crée une série de numéros pour chaque type d’instrument qu’elle construit (piano carré, piano à queue, etc.). Cette diversité des numéros de série se reflète dans la structure des registres qui sont divisés en sections d’instruments. Il arrive parfois que ces sections se chevauchent : il est donc important de bien étudier la structure globale des registres avant de chercher une information. Après 1823, la firme simplifie le système en n’utilisant plus que deux séries de numéros : une pour les pianos et une pour les harpes.

Les registres Érard les plus anciens ont un contenu très succinct :

1- Classement par numéro de série
« 1619 »

2- Informations sur la vente
« Vendu à M. De Nanteuil »

Au début du XIXe siècle, les registres Érard adoptent la forme générale suivante :

1- Chef d’atelier responsable de la fabrication
« Simon »

2- Description de l’instrument
« 3c. 6 8ves à échapt »
3 cordes par notes, 6 octaves, à échappement

 3- Classement par numéro de série
« 12228 »

4- Informations sur la vente
« 15 7bre 1890 - Mr Fetteau rue St Michel n° 5 à Bourges »
Vendu le 15 septembre 1890 à M. Fetteau domicilié au
5, rue Saint Michel, à Bourges

Pleyel : registres de fabrication

Les registres de fabrication contiennent des informations sur la plupart des instruments créés par la firme Pleyel, notamment :

• les numéros de série
• les dates et étapes de construction
• les descriptions physiques (modèles des instruments, bois utilisés, etc.)
• les conditions de vente (dates d’achat, noms des acquéreurs, etc.)

Au sein de ces registres, l’information est organisée en fonction des numéros de série. Ceux-ci sont classés dans un ordre croissant et ne sont cités qu’une seule fois, ce qui permet de repérer rapidement un instrument particulier.

A noter :  Entre 1895 et 1937, la firme Pleyel a instauré une double numérotation pour ses pianos. Durant cette période, chaque instrument est associé à deux numéros de série qui sont appelés «matricule de sortie» et «matricule de fabrication». Les registres d'atelier créés durant cette période fonctionnent par paire : chacun d'entre eux mentionne les deux numéros mais l'information y est organisée en fonction de l'un ou de l'autre. Les premiers registres ont été renseignés en fonction des matricules de sortie tandis que les seconds ont été renseignés en fonction des matricules de fabrication. Lors d'une recherche, il est impératif de vérifier que le couple de numéros inscrit dans le registre correspond bien à l'instrument concerné.

Les premiers registres de fabrication décrivent de façon détaillée les étapes de construction des instruments.

1- Classement par numéro de série
« 95851 »

2- Description de l’instrument
« Queue p.p. 3bis Noir T »
Piano à queue, petit patron, modèle 3 bis noir, T.

3- Description des étapes de fabrication
Les noms indiqués désignent les intervenants
impliqués dans la chaîne de fabrication

4- Informations sur la vente de l’instrument
« 8 décembre 88 – Foulet Frères & cie – Faub. Poissonnière – 1840 »
Piano vendu le 8 décembre 1888 à l’entreprise Foulet Frères et cie,
située au Faubourg Poissonnière, pour un prix de 1840 francs

En 1895, des registres simplifiés prennent la suite des anciens registres de fabrication. Ils coexistent avec les anciens de 1895 à 1937 (période de double numérotation des pianos) pour être ensuite les seuls à subsister.

1- Classement par numéro de série
« 127 401 - 15 F 362 »
Ce registre mentionne les deux numéros de série utilisés par Pleyel entre 1895 et 1937 (le « numéro de
sortie » et le « numéro de fabrication ») mais l’information y est organisée en fonction
du « numéro de sortie », c’est-à-dire du numéro inscrit dans la première colonne.

2- Description de l’instrument
« Droit 9 paliss. ver. nat. »
Piano droit, modèle 9, en palissandre et vernis naturel

3- Informations sur la vente
« 27 mai 1902 – Harrods Stores –Londres – 750 »
Instrument vendu le 27 mai 1902 au magasin Harrods
de Londres pour un prix de 750 francs.

Érard : Livres de ventes

Les livres de ventes de la firme Érard recensent l’ensemble des ventes réalisées en magasin et contiennent un index des acquéreurs.

Au fil des années la structure de ces registres a peu évolué :

• Les ventes, consignées dans un ordre chronologique, représentent la plus grosse partie du registre. Elles sont généralement décrites sur deux pages : celle de gauche précise les détails de la transaction (instruments concernés, nom et adresse de l’acquéreur, remises éventuelles), celle de droite donne des renseignements sur les conditions de paiement.
• L’index des acquéreurs se situe à la fin du registre.

À noter :   certains clients professionnels possèdent leur propre page dans le registre. Fréquemment elle est affectée à la date de la première vente et elle sert ensuite à noter l’ensemble des transactions. Seul l’index alphabétique situé en fin de volume permet de retrouver ces clients réguliers.

1- Année et mois de la vente
« 1816, septembre

2- Vente
Jour de la vente : « 5 »
Numéro de série de l’instrument : « 9540 »
Détail de la vente :
« à 3c. 6 8ves à lyre à tambourin ornée, vendu à M. le Baron de Joinville du prix de 2 200, réduit à 2 100 par Catel,
remise au dit 300 f - 1800 »
Piano à 3 cordes par notes, décoré d’une lyre, à tambourin orné, vendu à M. le Baron de Joinville au prix de 2 200 F,
réduit à 2 100F par Catel, remise au dit [Catel] de 300 F, reste 1800F

3- Moyen de paiement
« avoir par les mains de M. Catel qui a retenu sa remise en espèces »
Somme totale versée par l’acquéreur : « 1800»

1- Ville de résidence de l’acquéreur
« Bruxelles »

2- Nom de l’acquéreur
« Rummel »

3- Numéros de folios faisant référence à l’acquéreur
« 35. 12. 221 ; 250 ; 293 »

4- Onglet alphabétique
« R »

Pleyel : livres de ventes

Les livres de ventes qui nous sont parvenus recensent les transactions commerciales au sein des inventaires annuels réalisés en magasin.

Les livres de vente sont divisés en deux parties. La première est consacrée aux instruments neufs et la seconde aux instruments repris par le magasin, c'est-à-dire bien souvent échangés par les clients ou achetés d'occasion. Chaque partie est elle-même subdivisée en années.
Les instruments neufs sont classés par numéros de série tandis que les instruments repris sont classés par ordre d’arrivée. Si un instrument en stock n’est pas vendu, il est réinscrit dans l’inventaire l’année suivante.
Les livres de vente fournissent une description de chaque instrument ainsi que des informations sur sa provenance, ses conditions de vente ou de location, etc..

A noter :  Les livres de vente conservés dans le fonds d’archives du Musée de la musique ne concernent que la période 1829 – 1858. Pour obtenir des informations commerciales en dehors de ces dates, il est nécessaire de consulter les registres de fabrication Pleyel.

1- Classement par numéro de série
« 3475 »

2- Première partie du registre dédiée aux instruments neufs
« Inventaire des pianos en magasin le 1er juillet 1835, entrées et sorties »

3- Description de l’instrument
« Carré – Acajou moiré – frises et filets – X – 3 – 2 – 6 ½ »
Piano carré, en acajou moiré, décoré de frises et de filets, avec des pieds en X, comportant 3 cordes par note, 2 pédales et 6 octaves et demie.

4- Informations sur la vente
« Mme Vallon Blois – 7bre - 2000 »
Instrument vendu en septembre à Mme Vallon, résidant à Blois, pour la somme de 2 000 francs.

1- Deuxième partie du registre dédiée aux instruments repris
« Pianos repris de divers, commencé le 1er avril 1834 »

2- Description de l’instrument
« 164 – Freudenthaler – 1815 – d° - 3 – 4 – 6 »
Piano carré n° 164 de la marque Freudenthaler, construit en 1815, comportant 3 cordes par notes, 4 pédales et 6 octaves.
À noter : « d° » signifie « ditto », c’est-à-dire « comme ci-dessus ». Dans ce contexte, cette expression renvoie donc à un piano carré.

3- Informations sur l’achat
« 1834 – 100 – avril – repris de M. Desvalières »
Instrument acheté à M. Desvalières pour 100 F en avril 1834

4- Informations sur la revente
« Mr Moussay – Paris – Mai - 120 »
Instrument revendu au mois de mai à M. Moussay, résidant à Paris, pour la somme de 120 F.